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Détails sur le produit
- Rang parmi les ventes : #678759 dans Livres
- Publié le: 2006-02-01
- Sorti le: 2006-02-01
- Dimensions: 4.33" h x
.67" l x
7.09" L,
- Reliure: Poche
- 374 pages
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3 internautes sur 3 ont trouvé ce commentaire utile.
crise conjugale dans un roman légèrement suranné...
Par freddiefreejazz
Graham Greene et Evelyn Waugh sont les deux écrivains britanniques du XXème siècle pour lesquels j'éprouve le plus d'affection. Greene avait commencé la rédaction de ce roman en 1946, au sortir de la guerre (The Heart of The Matter, son titre original, sera publié deux ans plus tard). On tient en général Le Fond du Problème comme le plus grand roman de Greene. Je ne partage pas cet avis, et je vais tenter d'expliquer pourquoi. Si le canevas est très intéressant (c'est l'histoire d'un couple de pratiquants catholiques en pleine crise conjugale...), Greene plombe souvent le récit dans des circonvolutions religieuses un peu trop rébarbatives à mon goût. Henry Scobie (1), la cinquantaine est depuis une bonne dizaine d'années marié à Louise, bonne pratiquante catholique, férue de poésie et de littérature, légèrement en décalage par rapport à son milieu (elle est, par ailleurs, taxée d'être un peu « snob »)... Le couple est en crise, dans une crise latente, parce que leur amour semble s’être éteint... Déjà, le lecteur voit bien que quelque chose cloche chez ces deux personnages que tout semble séparer et qui restent ensemble par souci des convenances. Autre époque, me direz-vous. Mais les choses sont loin d'être aussi simples qu'elles ne le paraissent... Il n'empêche qu'il y a comme un lien de cassé... Mais lequel ? Celui de l'amour, vraiment ? Comme d'habitude, Greene dissèque, pille, interroge... Extrait : « Par dessus le cocktail rose, il examina avec amertume sa femme qui était le témoignage vivant de son échec : teint jaunâtre, yeux rougis par les larmes. Nul homme ne peut promettre d'aimer toujours, mais quatorze ans auparavant, à Ealing, au cours d'une horrible petite cérémonie élégante parmi les cierges et les dentelles, il avait juré de veiller du moins à ce qu'elle fût heureuse. »On constate, assez vite d'ailleurs, la prise de conscience de Louise quant au décalage grandissant entre elle et son mari. Elle réalise qu'elle ne le rend pas heureux et qu'elle dépend un peu trop de lui, d'où son désir de partir sans doute, de prendre le large, de s'évader… Est-ce là un caprice ? Non, Greene décrit plutôt un malaise, un sentiment d'échec. Question cruciale : les couples ont-ils besoin d'espace pour mieux s'apprécier, pour mieux se retrouver ? A quel risque ? Les deux n'osent pas se l'avouer. Bien sûr que Scobie, lui-aussi, voudrait qu'elle parte quelque temps, mais dans leur intimité, il lui ment effrontément. Extrait :« – Et pourtant, tu veux partir loin de moi, dit-il l'air accusateur.– Oui, répondit-elle, je sais que tu n'es pas heureux toi non plus. Sans moi, tu auras la paix.C'était ce dont il oubliait toujours de tenir compte : l'exactitude des observations de Louise. Il possédait presque tout, il ne lui manquait que la paix. Tout signifiait son travail, la routine quotidienne régulière dans le petit bureau aux murs nus... »De la difficulté à vivre en couple quand l'un des deux évolue plus vite que l'autre... Quand les deux ont besoin d'espace pour ne pas se dévorer... De la difficulté aussi à communiquer en couple. Il est question de nombreux non-dits dans ce roman. Le contexte est la seconde guerre mondiale, dans une colonie britannique (la Sierra Leone). La fr@ude et le tr@fic de diamants dans la zone portuaire où travaille Scobie ne sont qu'un prétexte pour nous brosser le portrait de quelques personnages secondaires (Yusef et Tillit). Si le récit est parfois savoureux, il se perd aussi dans des longueurs interminables. La première partie pose vite le cadre, et lorsqu'on découvre l'intimité de ce couple britannique expatrié en Afrique subsaharienne, on est saisi par tant de lucidité et de savoir-faire de la part de Greene. Acuité du regard, finesse dans l'analyse psychologique des personnages. Le départ de Louise est vite expédié et le lecteur prend peu à peu conscience de cet homme qui doit se débrouiller seul. Ses doutes sont encore plus profonds. Ses interrogations mystiques restent parfois en surface (la scène à l'hôpital auprès de cette enfant à l'agonie), révélant son impuissance et sa conscience d'un monde absurde.Scobie travaille donc comme commissaire aux services de contrôle de la navigation. L'Angleterre est encore une superpuissance coloniale. Tâche rébarbative, mais son poste étant assez élevé, un poste à responsabilité, il gagne plutôt bien sa vie, même si Louise souhaiterait qu'il gagnât plus. Il jouit aussi d'une bonne réputation auprès de ses collègues. Mais sa femme, Louise, lui fait de l'ombre d'une façon ou d'une autre, tant elle paraît un peu à côté de la plaque... A côté de la plaque, qu'est-ce à dire ? Et bien, elle est un peu mièvre, un peu s@tte, un peu coupée de la réalité, à son insu (elle nous fera penser à toutes ces femmes expatriées et victimes de la rudesse du climat, un peu comme l'héroïne de Doris Lessing dans Vaincue par la Brousse. Et puis, surtout, Greene la dépeint comme fragile, il la dépeint parfois de façon un peu c@ric@tur@le à mon sens (le côté mis@gyne sans doute de l'auteur…). Louise veut donc s’embarquer pour l’Afrique du Sud, histoire de se retrouver seule et de faire le point... On n'imagine pas encore, à ce stade de la lecture, que dans ce couple s'est noué un drame quelques années plus tôt. Ils ont perdu leur petite fille de neuf ans, emportée par une maladie incurable. Gravite autour du couple tout une série de personnages, même si leur portrait n'est pas toujours développé : Wilson, le nouvel arrivant (collègue de Scobie) et qui, malgré sa timidité, va peu à peu gagner l'estime du couple. Très vite ce jeune romantique maladroit va tomber amoureux de Louise... Scobie n'est pas dupe, bien entendu... Et enfin, le Père Rank, dont la gaieté et l'humour vont mettre un peu de piment dans cette longue fresque à la fois sur@nnée et plombée par une mystique catholique un peu lourdingue… Le Fond du Problème n'est peut-être pas le meilleur roman de Graham Greene, mais la qualité narrative est bel et bel bien là. L'un des romans de sa tétralogie catholique (dont La fin d'une liaison constitue à mon sens le sommet). Enfin, pour la beauté et l'efficacité de la narration, j'ai parfois été amené à penser à ce remarquable auteur sud-africain : André Brink (Le mur de la peste constituant à mon sens un chef-d’œuvre de la littérature mondiale).
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