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Détails sur le produit
- Rang parmi les ventes : #411398 dans Livres
- Publié le: 2011-05-01
- Sorti le: 2011-05-01
- Nombre d'articles: 1
- Dimensions: 4.29" h x
.47" l x
6.93" L,
- Reliure: Poche
- 176 pages
Commentaires clients
Commentaires clients les plus utiles
8 internautes sur 8 ont trouvé ce commentaire utile.
Par clara
Un homme et les ouvriers de son équipe sont envoyés dans un coin isolé du Japon. Ils ont pour mission de construire un barrage dans les hautes montagnes. Nichés dans cette vallée confinée par la brume, un hameau et son important cimetière sont suspendus au silence depuis des années. Un paysage comme sorti des nimbes et mystérieux à l'image des villageois. Deux mondes que tout oppose et qui semblent s'éviter. Les travaux débutent brisant l'équilibre harmonieux du village.J'ai commencé cette lecture en m'imaginant être dorlotée par une poésie. Et bien non, pas de bercement mais une ambiance troublante qui m'a ferrée dès le départ. L'histoire du narrateur a de quoi donner des frissons dans le dos. Cet homme a tué sa femme parce qu'elle le trompait. Il a purgé sa peine de prison et n'éprouve aucun remords vis-à-vis se son crime Au contraire, il explique avec sang-froid la cruauté qui l'a toujours habité. Un homme froid dont on est en droit d'attendre aucun sentiment ou aucune compassion. Alors que la construction du barrage ébranle les maisons, les habitants continuent à réparer ce qui est destiné à être détruit. Les ouvriers se moquent mais cette raillerie est vite obscurcie. La contruction du barrage oppose la modernité aux traditions. Le mode de vie des villageois, leur respect de la nature environnante et de celle de leurs défunts, un drame horrible vont permettre au narrateur de baillonner ses démons.Les descriptions sont à couper le souffle ! S'y ajoutent une tension en crescendo, une écriture singulière et une histoire dont la beauté est particulière. Majestueuse, élégante et humble. Conquise et troublée de la première à la dernière ligne !
4 internautes sur 4 ont trouvé ce commentaire utile.
Par FINET Franck
Pour tenter d'apaiser les blessures du passé , un homme ( le narrateur ) s'enrôle dans une équipe d'ouvriers et d'ingénieurs en charge du chantier du barrage K4. Ils rejoignent l'endroit le plus isolé de l'archipel au coeur des montagnes près d'un hameau qui - on le comprends vite - sera enseveli sous l'eau , ses habitants dédommagés et expulsés.Au fil des pages , se dévoilent des bribes du passé que cet homme tente de fuir . Un monde de violence et de trahison qu'il pense enfouir,lui revient en boomerang en observant le quotidien des habitants du hameau condamné.Il est question de trahison , d'humiliation , de solitude, de fatalité.Une oeuvre faite de " sensations " ( la Nature, l'eau, le bruit, le silence,la lumière, les couleurs...).On oscille entre la réalité et le mystique.Les hommes perdent leur individualité. Ils ne sont plus que " colonnes en mouvement " , " procession qui s'enfonce dans la forêt " .J'ai éprouvé d'étranges ( mais plutôt bonnes ) sensations à la lecture de ce court roman.De la violence enrobée de poésie , de délicatesse.Une oeuvre à part mais terriblement prenante .Un excellent moment de lecture !
2 internautes sur 2 ont trouvé ce commentaire utile.
Par Sceptique500
Le mot « sublime » recouvre à la fois l'extase et la mort (Voir: Cigarettes Are Sublime). Il s'applique parfaitement à ce récit, qui a pour thème principal - il faut le dire franchement - la nécrophilie. Cela ne me surprend pas. Yoshimura n'est pas le premier écrivain japonais à chercher la beauté la plus sublime qui surgit « spontanément » au-delà de l'horreur et du dégoût le plus complet.Pendant la guerre, les autorités japonaises, en recherchant l'épave d'un bombardier américain abattu, auraient découvert « un village perdu ». Maintenant, on veut utiliser cette vallée pour construire un barrage hydro-électrique. Les ouvriers arrivent, péniblement, pour commencer les travaux. On signifie au village l'obligation d'évacuer. Le village accepte.Entre l'équipe, dont fait partie le narrateur, et le village, il n'y a aucune communication. Sauf à un moment - un des ouvriers viole une jeune femme. La famille la traîne devant lui. Elle le montre du doigt. Puis elle se pend. Le cadavre reste attaché à l'arbre pendant six mois - le rejet de cette malheureuse femme par le village est total.Les travaux avancent. Le village sort du cimetière les crânes de tous les ancêtres, et les met soigneusement dans de petites boîtes. Le narrateur, pour des raisons qui lui sont propres, et qui font pendant à l'histoire de la femme pendue, ensevelit son cadavre, sur quoi le village réintègre l'esprit de la femme parmi les ancêtres. Son crâne rejoint les autres dans les petites boîtes qui sont entassées dans le temple.Le moment de quitter le village arrive avec la première neige. Les villageois brûlent tout derrière eux. Emportant les petites boîtes avec les crânes, ils disparaissent au plus profond des montagnes.La clé de voûte du récit est le moment où le narrateur se charge d'enterrer le cadavre. Si on parvient à traverser ce moment-là, on pénètre dans un monde de paix au-delà de notre humanité limitée. Et alors les multiples incongruités de ce récit, qui troublent le lecteur tout au long de la narration, s'estompent comme le brouillard qui recouvre la beauté de cette vallée perdue.
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